Le père du roman
arabe… Balzac de l'Égypte… Dickens des cafés égyptiens… Naguib
Mahfouz
Sa vie

- Naquit au Caire le 11/12/1911, dans
le quartier Al-Jamalieh .
- Il vécut toujours dans les vieux quartiers
du Caire : Al-Jamalie, Al-'Abbassia Al-Hussein et Al-Ghourieh.
Il n'eut jamais voulu quitter le Caire.
- Il écrivit son premier roman à l'âge
de 17 ans.
- Il s'inscrivit à l'Université du Caire et obtint une Licence de Philosophie en 1934. Il voulut approfondir ses connaissances pour devenir un philosophe, mais ses lectures des grands écrivains égyptiens comme Taha Hussein, Tawfiq Al-Hakim et Al-'Aqad, influencèrent ses décisions et réveillèrent en lui ses talents littéraires.
- Il décéda à l'âge de 94 ans, au Caire, le 30 août 2006. A sa demande, la prière funéraire a eu lieu, le 31/08/2006, à la Mosquée Al-Hussein , au quartier Al-Hussein
Ideologie
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Ce qui l'intéressait c'était la vie des Égyptiens
dans tous ses aspects, sociaux, économiques, psychologiques, religieux,
existentiels, intellectuels, politiques... Et avant l'indépendance, la lutte
contre l'occupation anglaise.
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Il était toujours fidèle aux principes de la
révolution de 1919 en Égypte qui appela à l'unité nationale de tous les
Égyptiens pour lutter contre l'occupation anglaise
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Il défendait la femme et la nécessité de respecter
ses droits, et surtout ses droits à l'éducation et l'enseignement à tout niveau
; pour Mahfûz, la femme est la moitié de la société, et il n'est pas admis, ni
logique de laisser la moitié de la société dans l'ignorance.
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Il approuva les accords de paix que le Président
Muhammad Anouar Al-Sadat eut signé avec Israël en 1979. Il devient la cible de
fondamentalistes musulmans, en 1994 il échappe miraculeusement à une tentative
d'assassinat à l'arme blanche perpétrée par deux jeunes fanatiques.
Style
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Il utililse le vieux Caire comme un arrière-plan à
ses idées sociales, morales, philosophiques, intellectuelles et politiques.
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Plus tard, il écrivit des romans à tendance philosophique,
existentielle et intellectuelle: les romans soufis
Travaux
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Entre 1953 - 1959, c'est-à-dire dans la période
politique instable post-révolutionnaire en Égypte, Mahfûz consacra sa plume
presque exclussivement au cinéma.
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Les Historiens du cinéma égyptien font une énorme
différence entre le cinéma d'avant Mahfûz et le cinéma d'après Mahfûz, car ce
dernier révolutionna l'art cinématographique en introduisant le réalisme et en
traitant dans les scénarios de ses films
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Mahfûz écrivit aussi six pièces de théâtre et est
l’auteur de plus que 50 romans et nouvelles
Source: http://www.aly-abbara.com/voyages_personnels/egypte/monuments_traditions/pages/caire_cafe_najib_mahfouz.html
Passage Des Miracles (1947)
Personnages
Oumm Hamida :
mère adoptive de Hamida.
Abbas al-Hélou
: le barbier ingénu,
amoureux de Hamida. Rejoint l'armee anglaise pour plaire Hamida.
Karcha : le cafetier, âgé d'une soixantaine
d'années, il organise des réunions de fumeurs de haschich sur sa terrasse. Marié
à Oumm Hussein. Homosexuel, la nuit il cherche de jeunes hommes.
Hussein Karcha
: fils de Karcha, ami
d'Abbas et frère de lait d’Hamida. Ambitieux, il rêve de quitter le quartier.
Ridwâne
al-Husseini :
propriétaire d'un des immeubles de la rue, il s'est réfugié dans la religion
après avoir perdu ses enfants. Devient un symbole de sagesse dans le mortrier. Abuse sa femme.Part pour la Mecque
Saniyyeh Afifi
: une veuve d'une
cinquantaine d'années, propriétaire d'un autre immeuble, elle dépense ses
économies pour épouser un homme plus jeune qu'elle.
Sélim Alwâne : riche commerçant. Veut épouser Hamida. Tombe malade.
Père Kâmil : il vend de la basbousa.
Zayta: Désagréable. Rend invalide des mendiants
en bonne santé qui pourront ainsi "réussir". Prend un pourcentage de
leur argent en retour. Aime Housniyya, jaloux de Gaada
Docteur Bouchi : Aide Zayta à mutiler les gens. Installe à Mme Afifi des dents en or. Zayta
et le docteur sont arrêtés pour avoir voler des dents des morts.
Housniyya et
Gaada : Boulangere
abusive de son mari Gaada
Ibrahim Faraj : Riche et moderne. Etranger qui séduit
Hamida et prétend être son amant. Persuade Hamida à travailler dans ses cabarets.
Cheikh
Darwiche : Homme
calme et sage. Ancien professeur d’anglais.
Themes
- La famille
- La pauvreté / La richesse
- La culture
- Les classes sociales
- L’amour
- Le mariage / Le divorce
- L’argent
- L’amitié
- L’homosexualité
- La souffrance
- La prostitution
- La trahison
- Honneur/ Dignité
- La mort
Evènements clés
- - Demande de Mme Afifi à Oumm Hamida de lui trouver un mari
- - Fiançailles d’Hamida et d’Abbas
- - Partie d’Abbas a l’armée anglais
- - Invitation de Karcha à un homme qui l’intéressé au café (homosexuel)
- - Bagarre entre Karche et Oumm Hussein sur l’homosexualité et le hachich
- - Maladie de Selim Alwane, blâme sa maladie sur l’envie des autres de lui et son argent, fait pleurer Cheikh Darwiche
- - Partie d’Hussein Karcha
- - Apparition d’un étranger (Ibrahim Farraj) qui séduit Hamida
- - Disparition d’Hamida
- - Travail d’Hamida dans les cabarets d’Ibrahim Farraj
- - Retour de Hussein Karcha marié et avec le frère de sa femme. Il a dépensé tout son argent.
- - Arrestation de Zayta et docteur Bouchi en train de voler des dents aux morts. Mme Afifi (maintenant mariée) arrache les dents que Bouchi lui avait installées.
- - Retour d’Abbas Al-Helou, retrouve Hamida en coïncidence et découvre sa cause de disparition. Décide de se bagarrer, même tuer Ibrahim Farraj. Les gens essayent de le convaincre de ne pas le faire.
- - Partie de Radwane al-Husseini au Hajj
- - Retrouve Hamida en train de (prostituer) avec des soldats anglais. Frappe Hamida, les soldats le tuent.
Le style d’écriture
- Le naturalisme et le réalisme social
è L'auteur y montre les difficultés
socio-économiques du petit peuple cairote confronté au déchirement social,
entre tradition et modernité.
è Son œuvre peut être comparé à ceux de Zola ; le
récit manque un peu de vivacité, certaines descriptions restent convenues,
certaines scènes s'engluent dans le mélodrame.
è La description met en évidence des rapports de
l’homme et de son milieu. Le réalisme appert dans la description de "l'impasse du mortier", familière à l'auteur.
Après une vue générale classique, le lieu se révèle au pas du lecteur-piéton
qui pénètre dans chaque boutique, emprunte chaque escalier. La saleté, la
promiscuité, les bruits et les odeurs l'agressent
è Narrateur omniscient – excepté deux incises
d'implication personnelle – déroule une intrigue linéaire et globalement chronologique resserrée
par d'étranges "hasards" jusqu'à son issue tragique.
è Le héros naturaliste est disséqué comme un animal
: ses pulsions, ses besoins sont mis en scène. Le romancier évoque l'histoire
personnelle de chacun, en brosse un portrait physique, psychologique et social
minutieux qui les distingue bien les uns des autres. Les personnages ne peuvent
dominer leurs réactions impulsives : ils vivent dans l'instant submergés par
leurs désirs et leurs émotions.
è C'est d'autant plus remarquable que ses
personnages sont nombreux, ce qui est typique du genre. L'ensemble des
personnages constitue une micro-société très hiérarchisée.
è Ce monde marginal, mêlé de cruauté et de
solidarité, s'ouvre sur l'extérieur car ses habitants en sortent, les gens du
Caire y viennent : ces déplacements fondent toute l'intrigue. Tous ces
mouvements mènent à la tragédie.
Contexte
1- Historique
Mahfouz ne précise pas les dates ni la durée de son récit
: les allusions à l'éventuelle chute d'Hitler, la présence des soldats anglais
près du Caire, situent l'action vers 1944-1945
2- Social
Les problèmes sociaux, comme
les ultimes soubresauts de la 2eme guerre mondiale, la présence britannique en
Égypte et l'instabilité du système économique demeurent au second plan.
Les habitants de la ruelle
restent incapables de dépasser leurs propres problèmes ; la pauvreté,
l’ignorance, les drogues…
3- Culturel
Le roman est une représentation du conflit entre la
tradition et la modernité, entre le passé et le présent.
Avis personnel
Le Passages des
Miracles est le roman réaliste que j’ai plus admiré. Appartenant à la société égyptienne,
je trouve beaucoup de vraisemblance entre les conflits cités dans le roman et
celle d’aujourd’hui.
Les transitions
entre les histoires des personnages fait que le livre ne soit jamais ennuyeux. En
plus, la description très détaillée de chacun des personnages m’as conduit à
les aimer, les mépriser, se sentir de la sympathie envers eux et à devenir navré
lors de la mort de mon personnage favoris Abbas Al-Helou.
J’ai lu la
version arabe (que j’aime aussi), pourtant je trouve les expressions égyptiennes traduites
plus amusante à lire.
Un de mes
citations préférées de Naguib Mafhouz :
"le fils des deux civilisations, pharaonique et islamique, qui se sont
unies de manière heureuse grâce à leurs traits communs de justice, de foi et de
savoir".
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